J’ai besoin de financement. Vous me prêtez ?

fonds commercial de restaurant à vendre

Vous souhaitez investir.

Pour devenir finançable par votre banque, votre projet doit être étayé de chiffres.

Quels chiffres vous assureront de la solidité du projet ?

Quelle méthode sera utile pour valoriser votre projet auprès de votre banquier ? 

Bref, comment s’y prendre pour apporter des garanties à votre banquier et le rassurer que votre dossier est viable ? 

 

Démontrez l’intérêt de l’investissement

Prévisionnel et business plan

Un prévisionnel semble incontournable pour que le financeur accepte votre projet.

Ce dernier sera particulièrement attentif au profit généré par l’investissement, si celui-ci est productif.

Le business plan du projet peut mettre en avant une étude de marché, un dossier technique, des commandes potentielles de clients mais surtout une valorisation de la marge qui sera dégagée.

Contenu du business plan

Raisonnez donc en chiffre d’affaires envisagé, puis en coût variable lequel comprendra :

  • Des études de coût matière avec demande de prix auprès des fournisseurs,
  • Une nomenclature produit sous forme de fiche technique,
  • Une liste de charges variables et valorisables (énergie, commissions sur ventes…).

Ensuite abordez la notion de charges fixes spécifiques. Il s’agit des charges liées au projet, financées ou non, qui resteront incontournables :

  • L’amortissement de l’investissement,
  • Le coût de salariés recrutés,
  • Les charges publicitaires du projet, etc…

De plus, il faudra retenir la capacité que vous aurez à financer ce qu’on nomme le Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation, c’est-à-dire la trésorerie que vous devrez monopoliser pour que le projet soit viable – sans que ce soit une charge à proprement dite. Il s’agit essentiellement du stock minimum, du délai de crédit client sur vos nouvelles ventes créant un encours supplémentaire auquel on ôtera un crédit fournisseur éventuel.

Enfin, à partir de ces notions, déduisez un seuil de rentabilité de l’investissement en question, soit le chiffre d’affaires minimum à réaliser pour qu’e le projet soit rentable.

Coté  pratique : vous divisez le montant de vos charges fixes spécifiques par le taux de marge sur coût variable pour obtenir ce seuil de rentabilité…

Une technique, appelé l’analyse des Flux Nets de Trésorerie actualisés existe. Elle consiste à évaluer la rentabilité d’un investissement avec une actualisation des chiffres à la date de l’investissement.

Exemple

Vous reprenez un restaurant qui a fermé depuis quelques semaines. A l’évidence, le rachat du fonds commercial reste une inquiétude pour le banquier qui sait que le précédent a avorté. Ses craintes peuvent demeurer quand bien même vous avez déjà votre propre restaurant et que vous êtes bon client auprès de votre banque…

Si le projet est à l’identique, vous risquez d’essuyer un refus immédiat car rien ne rassure quant à la viabilité. Vos arguments critiques vis-à-vis du prédécesseur suffiront rarement à le tranquilliser. Apportez les preuves la nouveauté de votre projet :

  • Réalisez une carte standard avec les prix proposés.menu du restaurant
  • Pour estimer le chiffre d’affaires, proposez un nombre de couverts par service que vous multipliez par un panier moyen.
  • Etudiez de près le coût de chaque plat indiqué pour en déduire un taux de marge sur coût variable
  • Listez le matériel, les coûts fixes détaillés et le personnel nécessaire que vous évaluerez.
  • Vous en déduirez ensuite un seuil de rentabilité, décliné en nombre de couverts minimum sur une période.
  • Établissez pour finir une évaluation des stocks nécessaires au bon fonctionnement de l’affaire.

Enfin montrez que les risques sont moindres en apportant vous-mêmes une part de l’investissement !

Devenez banquier…

L’idée est de se transposer et de devenir le prêteur pour mieux comprendre ses attentes.

La banque (ou tout investisseur finalement) n’est pas au quotidien dans votre entreprise. Elle ne vous juge donc que sur la base de votre comportement passé – si vous avez souffert de découverts non autorisés, d’incidence de paiement ou de fichage par la Banque de France – et sur une analyse de vos comptes fournis chaque année, la liasse fiscale pour être plus précis.

Si votre bilan révèle déjà un endettement trop élevé par rapport à votre capital, il est évident que la banque ne voudra pas donner suite à votre demande. Selon la taille du projet, il sera donc envisageable de procéder à une augmentation de capital pour équilibrer les risques et éviter une dépendance financière bancaire trop élevée.

Astuce : faites le calcul du ratio dit d’indépendance financière – soit les capitaux propres/(capitaux propres + endettement bancaire > 1 an) et voyez au préalable avec votre agence bancaire si le résultat lui convient ou non… L’idéal est de faire un « avant » et un « après » projet car, selon le montant du financement, le résultat peut varier conséquemment…

Si l’entreprise n’a pas de bénéfices suffisants, le risque de refus est également aggravé, ce qui reste compréhensible si on tient compte du risque…

Apportez des garanties

Sinon cherchez une garantie de type BPI ou SIAGI pour les entreprises dépendant de la chambre des métiers, qui vous couvre en cas de défaillance. Les banques ont souvent leur propre système d’assurance qu’elles peuvent vous proposer… Certaines Régions ont également des dispositifs de soutien au crédit bancaire sur certains secteurs, n’hésitez pas à appeler le conseil Régional pour connaitre les garanties et subventions existants près de chez vous !

Si le montant de l’emprunt est conséquent, vous pourrez envisager un pool bancaire. Il s’agit de faire intervenir plusieurs banques afin de diluer le risque que chacune d’elles prendra.

Faites jouer les réseaux spécialisés, souvent associatifs, gérant des fonds Étatiques et Régionaux. Leur validation peut être opportun dans le financement de projet. En effet, le soutien officiel d’un acteur de ce type apporte souvent une crédibilité à votre projet…

Le réseau Entreprendre

En cas de refus

Revu et corrigé

Ce n’est pas parce que le banquier n’a pas donné son accord immédiat qu’il restera sur sa position. Parfois, il peut même vous éviter certains déboires !

Par conséquent, revoyez dans ce cas votre copie en lui demandant les causes de son refus. Vous pourrez ainsi reprendre certains points obscurs ou apporter une version bis de votre projet.

Médiateur au crédit

En ultime solution, le recours à la médiation du crédit peut aussi s’avérer utile. Cet organisme, institué par l’Etat, a pour vocation de vous aider à trouver un compromis avec la banque pour que chaque partie soit finalement prête à solutionner le problème !

En savoir plus sur le médiateur au crédit

Crédit bail

Vous pouvez aussi envisager une autre mode de financement tel que le crédit-bail par exemple.

En effet, si votre achat concerne un bien standard (du type voiture) le banquier vous poussera au crédit-bail (puisqu’il reste ainsi propriétaire du bien). Ce n’est pas vraiment plus intéressant pour vous, le coût étant presque systématiquement plus élevé. Cependant, vous aurez plus de facilités à obtenir ce financement qu’un emprunt classique !

En bref…

Votre projet ne sera finançable que dans la mesure où vous parviendrez à le décliner sous la forme d’un prévisionnel argumenté.

Assurez-vous donc qu’il est rentable, pour ensuite parvenir à convaincre un financeur potentiel.

Une démarche qui consistera à opposer le chiffre d’affaires prévus aux coûts envisagés pour raisonner en marge…

La relation bancaire est basée sur l’absence maximum de risques ! Pour rassurer votre banquier, soyez attentifs à l’image donnée par vos comptes, jouez les garanties et n’hésitez pas à vous rapprocher des organismes spécialisés, proposés par l’Etat ou les Régions dans l’accompagnement au crédit !