Où sont passées mes pertes matières ?

fustier équipé d'une tronçonneuse

Lorsque vous produisez, les déchets constituent les résidus de votre production.

Quand vous vendez des marchandises, vous pouvez constatez un taux de perte.

Mais à quel moment votre comptabilité constate-t-elle la charge ?

A quel moment « perdez-vous » ?

Vous avez dit  « pertes » ?

La perte c’est lorsque je consomme une ressource que je ne vends pas.

Plusieurs raisons peuvent expliquer des pertes :

  • Des déchets, c’est-à-dire les résidus inhérents à votre cycle de production. Ce peut être une évaporation, une chute ou une impureté.barils de bière
  • Des rébus, lesquels sont des produits non conformes à vos normes.
  • Les « gratuits », tout ce que vous offrez à vos clients (tournées offertes dans un bar à bière par exemple !)
  • Le vol, si vous avez été victime de vol et que le voleur n’a pas demandé de facture… !

La réponse technique est en fait toute simple : vous perdez vos matières ou vos marchandises quand elles disparaissent de votre stock.

Cette logique implacable montre alors toute l’importance de réaliser un inventaire scrupuleux.

En comptabilité

Il n’existe pas d’écriture en comptabilité (ou d’inscription dans les comptes) qui matérialise cette perte. Elle est en fait constatée par la déduction entre :

  1. ce que vous avez acheté au cours de la période (donc vos achats) et,
  2. ce que vous n’avez pas consommé (donc vos stocks).

Exemple

Par exemple, vous êtes censé avoir « consommé » 1 000 litres de matières pour votre production, du moins en théorie. Vous le savez car vous avez fait vos calculs en mode « ingénierie »  : pour votre production, vous en avez déduit que la consommation devrait être de 1 000 litres à 1 euro.

Vos achats de la période sont de 1 600 litres et vous aviez un stock de départ de 100 litres. Combien devrait-il vous rester en stock ? Un exercice de maths digne du collège…

Résultats : 1 600 (j’ai acheté 1 600 litres) + 100 litres (j’avais déjà 100 litres en stock en début de période) – 1 000 litres (ma consommation théorique) = 700 litres (stock calculé par différence).

Le raisonnement appliqué en litres vaut pour les euros, le tout n’étant qu’une question de valorisation du litre de matière.

Maintenant, il est temps de faire votre inventaire… et vous comptez 400 litres.

Votre perte est donc estimée à 300 litres, pour les diverses raisons évoquées ci-dessus.

Comment la comptabilité va-t-elle intégrer cette perte de 300 litres ou 300 euros ?

Tout est dans l’inventaire

L’inventaire va estimer et valoriser ce qui vous reste en stock afin de l’ôter de ce qu’on pourrait appeler le « potentiel matières ».

La valorisation de votre inventaire est en fait le seul moyen que vous avez d’estimer ce qui a « disparu » du stock. Soignez donc cet inventaire aussi rébarbative que soit cette tâche ingrate.

Le rôle de l’inventaire

La comptabilité va en fait constater une double charge.

Premièrement, tous vos achats de l’année sont comptabilisés en charge au moment de leur facturation (ou, pour être plus précis encore, à leur livraison).

Deuxièmement, votre stock de début d’année est mis en charge également.

Enfin, votre stock de fin est déduit de ce potentiel puisqu’il s’agit de matières non consommées !

Retour à notre exemple

Ce qui donne : 1 600 (j’ai acheté 1 600 litres) + 100 (j’avais déjà 100 litres en stock en début de période) – 400 litres (issu de mon dernier inventaire) = 1 300 litres (consommation réelle calculée par différence).

Vous remarquerez que les 300 litres « perdus » sont en fait ajoutés à ce qui vous pensiez consommer afin de déterminer une consommation réelle, comprenant donc vos pertes, rébus et/ou vols.

La charge annuelle sera donc de 1 300 euros correspondant à la consommation réelle calculée par différence.

En bref…

La comptabilité n’enregistre pas explicitement de perte en charge.

Mais elle en tient bien compte via votre état du stock.

Les matières perdues sont intégrées dans vos charges par calcul d’une différence entre les achats matières et le stock réel constaté.