Vendez-moi vos créances clients !
Posté par: lydie pinardi | on décembre 22, 2018
Votre entreprise a besoin d’une avance de trésorerie constante pour financer son activité ?
Votre banque vous réorientera probablement vers une société d’affacturage.
Parfois même, votre client peut vous proposer de l’affacturage renversé.
Et vous pouvez également opter pour de l’affacturage confidentiel.
Qu’en est-il de ses financements ?
L’affacturage
Qu’est ce donc ?
L’affacturage est un paiement par subrogation.
Il offre la possibilité d’obtenir des avances de trésorerie structurelles.
Onéreux et contraignant, ce financement dépend souvent d’une convention cadre qui fixe par exemple des minimums de transactions annuelles ou la cession de toutes les créances avec un ou des clients.
Pour quelles créances ?
Il ne concerne que des créances professionnelles dont une possibilité sur les clients à l’export.
Il s’agit donc d’un financement associé à divers services délégués (dont le recouvrement et l’assurance du paiement).
Dans quelles circonstances ?
Une entreprise a souvent recours à l’affacturage lorsque son cycle de production est relativement long et que le fonds de roulement de l’entreprise ne permet pas de faire les avances nécessaires pour réaliser la commande (paiement des fournisseurs ou des salaires).
Comment ?
Le système de l’affacturage repose sur la technique de la subrogation. Le factor prend la place de l’entreprise qui a établi la facture. Il devient alors propriétaire de la créance et assume tous les aléas qui pourraient résulter d’un impayé. Son statut lui donne la responsabilité du recouvrement.Il est alors désormais le créancier de votre client.
Pour faire appel à un factor, vous devrez signer une convention cadre qui définira les conditions de votre financement.
Prenez d’ailleurs garde à la caution personnelle du dirigeant qui peut être une clause du contrat.
A noter…
Plusieurs remarques sont généralement à formuler :
- Vous imaginez donc bien, qu’avant tout, une étude financière de votre client est réalisée avant d’accepter le rachat de la créance. Tout client ‘fragile’ ou faiblement coté est donc exclut du système ! Si le client est fiable, il n’y a généralement pas d’opposition pour la prise en compte le rachat de créances.
- Les intérêts sont souvent calculés sur 100% de la créance rachetée, alors qu’une partie seulement est débloquée immédiatement (90% par exemple). Le solde est à l’échéance de la créance et sur demande expresse de l’entreprise. Mettez en place des rappels en interne systématiques !
- Il peut y avoir un préavis pour rompre le contrat d’affacturage, généralement de trois mois.
- Il est possible que l’intégralité de vos facturations avec les clients mis en factoring soit obligatoirement cédée, que vous ayez besoin de la trésorerie ou non… Le factor rachète systématiquement dans ce cas l’intégralité des facturations que vous ferez à votre client.
- Le montant mobilisable est souvent plus important que les autres financements si les clients sont financièrement solides.
A quel prix ?
Le coût est composé de différentes commissions fixes ou variables en fonction des montants cédés.
- La commission d’affacturage rémunère le recouvrement des créances,
- La commission de financement : les intérêts à payer.
Les commissions variables sont souvent indexées à des taux variables (EURIBOR 3 mois par exemple) sur lequel se greffe une majoration de points pour rémunérer la société d’affacturage.
L’ensemble des coûts en fait un financement très onéreux que vous ne retiendrez que si vous n’avez pas vraiment d’autres options.
Les PME n’ayant pas un service interne de recouvrement ou visant une activité à l’export trouveront par contre un service à coût variable qui peut s’avérer efficace pour elles.
Notre conseil
Vous jugerez sans doute utile de calculer l’écart de coût entre le recours à un factor et le coût du traitement interne.
Vous pourrez ainsi comparer les coûts du factor d’une part, avec, d’autre part, les économies entraînées par le cumul les prestations externes, celles que vous achetez actuellement en sous-traitance. N’omettez pas d’ajouter à ces dernières, le coût du traitement interne et les agios de découverts, y compris les commissions d’interventions bancaires que vous avez éventuellement si vous dépassez régulièrement votre autorisation.
Le petit plus : l’affacturage confidentiel
Le recours à un factor sera inéluctablement interprété par vos clients comme un besoin de faire financer votre activité.
Si vous souhaitez donc que vos clients ne soient pas informés de votre recours à une société d’affacturage, il est alors possible de remettre des factures non notifiées aux clients à votre société d’affacturage.
De plus, ce type d’affacturage fait réaliser l’économie du recouvrement qui revient de fait à l’entreprise. Elle garde en outre le lien avec ses clients qui, dans le cas contraire, auraient alors un interlocuteur purement financier.
Attention, même si votre bilan est amélioré par l’absence de créances et une trésorerie améliorée, il n’en demeure pas moins que vous devrez renseigner des informations en « hors bilan ».
Alternatives
Vous entendrez peut-être parlé de Dailly. Une offre qui comporte plusieurs points communs avec l’affacturage.
Lequel vous convient le mieux ? Faites votre choix…
Le reverse factoring
Qu’est ce donc ?
Le reverse factoring (ou affacturage renversé) est encore peu usité en France.
Dans cette configuration, c’est le client qui prend l’initiative pour le compte de ses fournisseurs de faire financer son poste afin que les fournisseurs en question ne soient pas condamnés à supporter des délais de paiement qui leur seraient préjudiciables.
Dans quelles circonstances ?
Deux cas peuvent se présenter à vous :
- Vous pourrez être sollicité par l’un de vos clients, souvent une structure conséquente, qui vous proposerait cette solution afin de contracter avec vous. L’avantage consiste à une absence de délais de paiement car votre client devient de fait le factor. Le paiement est en outre sécurisé et assuré quant aux délais de règlement mais comporte un coût de financement.
- Vous pouvez proposer à vos fournisseurs cette solution si vous avez parmi ces derniers des structures fragiles quant à leur trésorerie, et à condition d’être vous-mêmes assez bien côté tout en gérant un volume d’achat conséquent. Cela vous permet d’avoir des partenariats avec des structures de taille souvent plus modestes qui vous apportent néanmoins un service ou un produit que vous souhaitez mais qui ne pourraient pas, sinon, tenir les délais de règlement. Elles consentent par ailleurs un escompte qui vous revient en partie sous forme de produit financier.
Le contrat d’affacturage est donc établi dans ce cas à l’initiative du client. Souvent lié à un fort volume de transaction et mis en place par un client ayant une bonne cotation, le taux des commissions de service sont plus avantageux.
En bref…
L’affacturage est généralement contraignant et coûteux mais comporte certains services et des garanties de paiement. Il peut même être confidentiel.
Enfin, le reverse factoring peut vous être proposé à des conditions plus avantageuses si votre client a signé un contrat de ce type.