Ouvrage de Jérôme Boutang et Michel de Lara
Ce livre part du postulat que nous sommes les fruits de l’évolution et de la sélection naturelle, et que nous avons gardé certains comportements et modes de pensée anciens, remontant à la préhistoire. Ils induiraient des biais cognitifs ou biais de l'esprit qui peuvent encore avoir leur utilité – il vaut mieux prendre un bâton tordu pour un serpent que l’inverse. Cependant, ils viendraient aussi fausser nos décisions quotidiennes, ou nous conduire à attribuer aux autres des pensées qu’ils n’ont pas. Les capacités cognitives de l’homme de Cro-Magnon, qui lui ont permis de constituer de grands groupes sociaux, nous auraient menés à perfectionner nos capacités de coopération… mais aussi de dissimulation et de tromperie.
Introduction ludique à la psychologie évolutionniste, cet ouvrage montre le face-à-face déroutant entre un « vieux » cerveau et une réalité en partie immuable mais souvent renouvelée. Appréhender les biais de notre psychologie est sans doute un atout pour se connaître et comprendre les autres.
Ce que nous avons aimé...
Le livre est constitué de multiples petites histoires et anecdotes qui émaillent et animent la lecture.
De plus, vers la fin de l’ouvrage, un chapitre intéressant est consacré à l’histoire de la psychologie évolutionniste qui permet de bien visualiser les courants de pensée qui ont amenés à la vision moderne.
Ce que nous avons moins aimé…
Les idées émises sont intéressantes mais manquent d’analyse approfondie ainsi que d'une conclusion appropriée.
Par ailleurs, il est difficile de comprendre l’architecture du livre et le pourquoi des idées avancées. C’est un peu comme si de multiples idées (intéressantes somme toute) étaient juxtaposées sans lien ni raisonnement constructif évidents. Un plan aurait été le bienvenu ainsi que des explications sur les arguments avancés. Quel objectif ? Quelle leçon en tirer ? Pourquoi cette expérience menée a-t-elle été citée ?
Notre avis
La lecture de ce livre peut être adaptée pour quiconque souhaiterait enrichir sa culture générale. Toutefois, les biais cognitifs ne sont pas toujours explicites, ce à quoi nous aurions pu nous attendre compte tenu du titre de l'ouvrage.
Aussi les multiples références sont appréciées, mais peuvent être lues avec détachement sans chercher nécessairement un fil conducteur.
La phrase que nous avons retenue pour vous
« En effet, le coût de se tromper est bien faible en comparaison du coût à n’avoir pas anticipé un événement dangereux. »
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