Les profils émotionnels, apprendre à les reconnaître et mieux vivre avec
Posté par: lydie pinardi | on octobre 7, 2022
Ouvrage du Professeur Richard Davidson et de Sharon Begley
Vous arrive-t-il d’être en colère sans savoir pourquoi ? De ruminer une simple dispute toute la journée ? Avez-vous tendance à vous laisser abattre par la moindre difficulté ?
Nous avons tous un profil émotionnel, qui s’est mis en place au fil de notre histoire. Il s’agit d’automatismes cérébraux qui nous gâchent parfois la vie.
La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons nous en libérer et modifier notre cerveau, comme un muscle que l’on travaille !
Dans ce livre, fruit de plus de trente ans de recherches, Richard Davidson bâtit une véritable science des émotions. Il raconte sa rencontre étonnante avec le dalaï-lama et ses études sur le cerveau des moines bouddhistes, experts du remodelage cérébral grâce à la méditation.
Mais surtout, il vise à aider chacun à :
• identifier son profil émotionnel à l’aide de questionnaires et d’exercices d’autoévaluation ;
• réguler ses émotions grâce à un entraînement mental adapté à chaque profil.
Ce que nous avons aimé…
Premièrement, Richard Davidson est avant tout un scientifique. Chaque théorie est étayée par de nombreuses expériences scientifiques et détails explicatifs des imageries neurologiques pour prouver leur fondement. L’intuition, l’expérience et l’observation ne sont pas considérées comme recevables, à moins d’être corroborées par des études scientifiques valides.
De plus, les profils émotionnels sont clairement développés. De petits tests sont proposés pour mieux se positionner au sein des 6 domaines, sans pour autant nous enfermer.
Par ailleurs, l’ouvrage retrace tout le parcours professionnel du professeur dans l’ordre chronologique. Ce choix permet de comprendre l’histoire de la psychologie de ces 50 dernières années et d’humaniser le développement par ailleurs très neurologique.
Ce que nous avons moins aimé…
Le recours systématique à la neurobiologie peut rassurer les sceptiques mais alourdir la lecture de celui qui recherche davantage une compréhension globale du fonctionnement des styles émotionnels. Les détails biologiques pour les non initiés (ou non amateurs d’anatomie cérébrale) risquent de lasser les lecteurs en recherche de conclusions plus que de récits détaillés de recherches scientifiques.
De plus, nous regrettons aussi parfois le mépris (tempéré) pour des approches moins scientifiques, que l’auteur jugera légères et non fiables.
Notre avis
Nous aurions préféré être davantage prévenus de l’importance du développement de la méditation dans l’ouvrage. En effet, il apparait clairement que pour l’auteur (pratiquant de très longue date), la méditation est la solution à presque toutes les modifications de style émotionnel. Sans pour autant remettre en question la pertinence de cet outil efficace, un quatrième de couverture plus explicite aurait été appréciable.
Certes, il aborde d’autres techniques, comme la psychologie comportementale et cognitive, mais du bout des lèvres et de façon beaucoup plus superficielles. Ce parti-pris de l’auteur peut toutefois s’entendre. Puisqu’il ne veut s’appuyer que sur des recherches scientifiques prouvées par des connexions cérébrales clairement identifiées (c’est son postulat de départ clairement affiché) les autres méthodes n’ont pas leur place au sein de son ouvrage. De plus, pour sa défense, l’auteur développe ses propres recherches et non celles des autres chercheurs.
On retrouve donc sur ce point le « défaut de sa qualité ». La rigueur pourrait devenir (à nos yeux) trop rigoriste !
Toutefois, l’ouvrage propose un regard scientifique plutôt rare dans le domaine des émotions qui passionnera les amateurs de biologie. Les fonctionnements cérébraux, définissant les profils émotionnels, apportent également un éclairage pertinent sur nos automatismes et traits émotionnels.
La phrase que nous avons retenue pour vous
« C’est seulement si votre style émotionnel nuit à votre quotidien et limite votre bonheur, s’il vous empêche d’atteindre vos objectifs ou vous plonge dans le désarroi, qu’il faut songer à en changer »