Les entreprises libérées, une nouvelle philosophie d’entreprise ?
Posté par: lydie pinardi | on octobre 26, 2016
Bande Dessinée-Reportage, « Les entreprises Libérées » de Simmat et Bercovici est parue en octobre 2016.
Elle aborde des notions novatrices de management d’entreprise ou, pour reprendre leurs mots, une nouvelle philosophie d’entreprise ambitionnant de réconcilier travail et bonheur.
Ce que nous avons aimé…
Présenter des notions de management sous la forme de Bande Dessinée est une idée géniale qui nous a fortement attiré. C’est la raison pour laquelle nous vous présentons notre découverte : la BD « Les entreprises libérées » de Simmat et Bercovici parue ce mois-ci.
Cette BD fait écho à un livre, dont l’auteur est Isaac Getz. Il avance l’idée suivante : une entreprise libérée « est une entreprise qui a radicalement transformé son organisation pour satisfaire les besoins universels des salariés, qui croit que l’homme est digne de confiance, que chacun a un don et que les gens aspirent à s’autodiriger plutôt qu’à être dirigés ».
Ce que nous avons moins aimé…
Si la BD comme support pédagogique nous parait intéressant, « Les entreprises libérées » relèvent d’un concept à notre avis un peu utopiste lorsqu’on le pousse à l’extrême. Le dirigeant ne dirige plus vraiment et chacun peut faire ce qu’il veut dans la structure « libérée ».
Le bureau avec porte disparaît. Le bureau fixe, attitré, est supprimé pour tous les membres de l’entreprise. Chacun prend la place qu’il souhaite chaque jour. Le salarié choisi le poste qui lui plaît. Les cadres sont des poids morts pour l’entreprise. Ce sont autant de concepts appliqués au sein des entreprises libérées même s’il n’y a pas vraiment d’étapes précises dictées menant à la libération. Chaque entreprise doit trouver le chemin qui lui est propre pour se libérer.
Notre avis
On s’inspirera des idées du concept, et la plus importante pour nous est celle de faire en sorte que les salariés s’épanouissent pleinement professionnellement et aient une réelle autonomie d’action et de décision. Mais il nous semble que le cadre d’action est malgré tout indispensable et que le collectivisme poussé à son extrême manque de réalisme, voire même peut mettre en péril l’entreprise (qu’adviendra t-il de ces entreprises libérées sur le long terme ?). Permettre à un comptable de rejoindre le service marketing parce qu’il en a envie le rendra t-il pour autant compétent en la matière ? La liberté rend elle plus performant ? Le but principal de l’entreprise doit il devenir l’épanouissement personnel des salariés ? Quelle est la vraie question ?
Ne confondons pas autonomie et entreprenariat… Laissons se libérer la créativité et la réalisation de soi au cœur d’une ligne directrice homogène…
Au final, on lit une BD propagandiste où l’on flatte l’ego d’un gourou, titre expressément appliqué à Isaac Getz. Le club CLL ou le Cercle des Leaders Libérateurs semblent nager dans l’autosatisfaction tout au long de la BD. Celle-ci reprend en fait successivement l’expérience évidemment réussie de divers dirigeants réels d’entreprises étant parvenues à se libérer… Une sorte de documentaire en dessins dont le style graphique ne nous a, par ailleurs, pas vraiment convaincu…
A lire pour l’ouverture d’esprit tout en restant prudent sur les idées abordées un peu naïves à notre goût…