Produire pour les besoins de son entreprise

reception, travaux interne à l'entreprise

La compétence que vous avez dans votre entreprise peut vous intéresser pour satisfaire vos propres besoins internes. Vous n’allez évidemment pas faire appel à votre concurrent !

Dans ce cas, vous devez savoir ce qu’est la production immobilisée

Le terme comptable « production immobilisée » regroupe une prestation que vous avez réalisée pour satisfaire un besoin interne. Il implique plusieurs notions importantes qui ont une influence sur vos documents comptables, que ce soit le bilan ou le résultat de votre exercice.

Une influence sur le bilan

Tout d’abord, imaginez que vous ayez à acheter le travail que vous avez réalisé auprès d’un concurrent. Que se passerait-il ?

Le prix d’acquisition serait porté dans l’actif de votre bilan, plus précisément en immobilisation.

Avec le temps, cette immobilisation serait amortie, perdrait de sa valeur et finirait probablement par une valeur nette à zéro.

Pourquoi le traitement serait-il différent si vous produisiez vous-même votre investissement ?

Par exemple, vous pouvez créer un logiciel spécifique à votre activité de conception… Des ingénieurs en interne vont alors consacrer du temps à la programmation pour obtenir un outil sur mesure calqué sur vos besoins… ce que vous faites actuellement pour vos clients !

Concrètement… vous n’allez pas vous faire une facture à vous-même ! D’abord parce que vous ne pouvez pas vous facturer une « marge » sur cette affaire, question d’éthique… Ensuite, parce que votre comptabilité fait une différence entre une production facturée (appelée production vendue) et celle que vous immobilisez, d’où son terme de production immobilisée dans les soldes intermédiaires de gestion.

La procédure

  1. Pour évaluer cette production, vous devez tenir un décompte du temps que vous avez passé sur cette production – éventuellement vous tiendrez compte des matières que vous avez utilisées à cet égard. Attention ce décompte sert de preuve fiscale donc soyez scrupuleux sur qui a fait quoi et quand…
  2. Dans un second temps, vous devrez évaluer votre coût horaire ou journalier selon la base de votre décompte.
  3. Enfin, la production immobilisée se valorise par la multiplication de l’un par l’autre…

Par exemple, vous avez passé 18 jours de bureau d’étude (monopolisant trois ingénieurs pendant 6 jours chacun). Si, par votre comptabilité de gestion, vous estimez que votre coût journalier (et non pas votre prix de vente) est de 500 euros, alors votre logiciel vous reviendra à 18 x 500 euros soit 9 000 euros.

Une influence sur le résultat

Imaginez bien que ces 9 000 euros sont en charges dans votre résultat ! Ce sont des salaires payés, un coût structurel utilisé à la fin de produire votre logiciel.

La technique comptable consiste en quelque sorte à « annuler » ces charges dans votre résultat. Plus exactement, on va considérer que ses 9 000 euros sont en produit (compte 72 – 7 comme produit et 2 comme immobilisation dans la codification comptable).

Donc… 9 000 en charge et … 9 000 euros en produit ! Impact sur le résultat ? Zéro !

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. A partir de ce point-là, vous allez amortir votre immobilisation sur une durée probable d’utilisation… Si on utilise le logiciel pendant trois ans, vous aurez 3 000 euros de charges par an, débutant le jour de la mise en service du logiciel. Et si la production de ce logiciel est à cheval sur plusieurs exercices ? Tout est prévu, vous appliquerez la même technique en passant pendant la transition sur un compte d’immobilisation en cours de production.

Même si la technique comptable est un peu complexe, retenez que le bien que vous auto-produisez, aura un impact sur votre bilan. Le coût de production sera neutralisé dans le résultat au moment de sa création pour être ensuite dilué sur plusieurs exercices pendant l’utilisation du bien créé.